AF011 - Boeing 777
Posté : vendredi 08 avr. 2022 7:30
N'étant pas pilote, j'ai un peu de mal à comprendre ce qui s'est passé dans le cockpit du vol AF011 mais l'enregistrement des conversations entre le pilote et la tour n'est pas très rassurant.
En lisant cet article de la Tribune, j'ai l'impression qu'on est en train de rejouer un match du genre "pilote vs. avioneur" :
Le vol Air France AF011 commence à parler : pas de problème sur le Boeing
EXCLUSIF- D'une simple remise de gaz mal maîtrisée, le vol AF011 est devenu une affaire mondiale suite à une suspicion de dysfonctionnement sur le Boeing 777 mis en lumière par un enregistrement diffusé sur Internet. Pourtant, selon des premiers éléments recueillis par La Tribune, le "Quick access recorder" (QAR) montre qu'aucune défaillance n'est imputable à l'avion. Explications.
« On a remis les gaz donc, problème de commandes de vol, l'avion (un Boeing 777, NDLR) a fait à peu près n'importe quoi ». Adressée à la tour de contrôle après un incident de vol le 5 avril en phase finale d'atterrissage à Roissy, la phrase-choc d'un des pilotes d'Air France de l'AF011 a fait grand bruit. Et pour cause. Interceptée et diffusée sur Internet, elle a fait le tour du monde, inquiétant non seulement Boeing, mais aussi un grand nombre de compagnies aériennes utilisant cet avion qui s'est vendu comme des petits pains depuis une trentaine d'années.
Et cet incident, qualifié de grave par le Bureau Enquêtes Analyses (BEA) lequel, à l'instar du NTSB américain, a ouvert une enquête, n'a pas fini de faire du bruit. Car l'affaire n'est peut-être pas aussi claire qu'un blocage de commandes soudain. Selon plusieurs sources concordantes en effet, les premières données récoltées par Boeing et communiquées à Air France, ne laissent entrevoir aucun dysfonctionnement des commandes de vol du Boeing 777.
Ces éléments sont issus du Quick access recorder (QAR) - enregistreur à accès rapide. Ce dispositif enregistre des données similaires à l'enregistreur de données de vol (FDR) - l'une des fameuses "boîtes noires" avec l'enregistreur phonique (CVR). Mais, au contraire de ces dernières, dédiées uniquement aux enquêtes en cas d'accident, le QAR est dédié à l'analyse des données de vol dans une optique d'amélioration de la sécurité des vols mais aussi d'optimisation des opérations et de la maintenance. Comme son nom l'indique, le QAR permet une extraction rapide et facile de ces données de vol brutes. Celles-ci sont régulièrement téléchargées et envoyées aux équipes de la compagnie aérienne et de l'avionneur. D'où la rapidité de leur traitement en comparaison des données du FDR et du CVR actuellement en cours d'analyse par le BEA, qui s'est saisi de l'affaire en la qualifiant "d'incident grave".
L'avion a répondu normalement
Et donc, selon les premières analyses transmises par Boeing à Air France, rien n'indique qu'il y ait eu un dysfonctionnement des commandes de vol. Le constructeur américain a ainsi signifié à la compagnie que "l'avion de référence a répondu de manière appropriée aux commandes de l'équipage de vol". Selon les données de vol, les pilotes ont mal interprété une situation et n'étaient pas coordonnés. Ces éléments viennent donc en contradiction avec leurs déclarations.
Conformément aux procédures d'Air France, la descente s'est faite en pilotage manuel, là où Boeing et d'autres compagnies privilégient le pilotage automatique avec une reprise des commandes à un certain niveau. Pour une raison encore inconnue qui pourrait, selon certains experts, être une simple approche non stabilisée, les pilotes ont remis les gaz, alors que l'avion se trouvait à seulement 335 mètres du sol selon le site Flight Radar. Provoquant une déviation de la trajectoire vers la gauche, cet enchaînement a provoqué l'incompréhension des pilotes, sans qu'il n'y ait, apparemment, de défaillance mécanique. Agissant sous un fort facteur de stress, après un vol fatigant en provenance de New York, et dans des conditions météorologiques difficiles, les pilotes n'auraient pas réussi à appréhender correctement la situation dans laquelle ils se trouvaient.
Une remise de gaz non conforme
Selon nos informations, la remise de gaz n'a pas été conforme à la procédure avec des confusions sur la répartition et l'exécution des tâches. Celle-ci est pourtant très encadrée comme l'a rappelé Air France à l'AFP : "la remise de gaz est définie par les autorités, les constructeurs aéronautiques et Air France comme une procédure normale qui va dans le sens de la sécurité". L'interrupteur TO/GA ("take-off/go-around"), permettant d'ajuster la puissance des moteurs pour le décollage ou la remise de gaz aurait ainsi été enclenché quatre fois. Pour autant, la sécurité de l'appareil n'aurait néanmoins pas été engagée durant cette séquence, qui n'aurait jamais suscité un tel emballement médiatique sans cet enregistrement sonore.
Néanmoins, Air France va devoir maintenant expliquer la séquence, alors qu'elle s'était empressée de féliciter ses pilotes pour leur manœuvre face à ce qui semblait alors être une défaillance de l'avion. Interrogés, ni Air France, ni Boeing n'ont fait de commentaires, tandis que le BEA a seulement précisé que les analyses étaient toujours en cours.
Léo Barnier et Fabrice Gliszczynski - 07 Avr 2022, 19:40
Source : https://www.latribune.fr/entreprises-fi ... 13231.html
Spoutnick
En lisant cet article de la Tribune, j'ai l'impression qu'on est en train de rejouer un match du genre "pilote vs. avioneur" :
Le vol Air France AF011 commence à parler : pas de problème sur le Boeing
EXCLUSIF- D'une simple remise de gaz mal maîtrisée, le vol AF011 est devenu une affaire mondiale suite à une suspicion de dysfonctionnement sur le Boeing 777 mis en lumière par un enregistrement diffusé sur Internet. Pourtant, selon des premiers éléments recueillis par La Tribune, le "Quick access recorder" (QAR) montre qu'aucune défaillance n'est imputable à l'avion. Explications.
« On a remis les gaz donc, problème de commandes de vol, l'avion (un Boeing 777, NDLR) a fait à peu près n'importe quoi ». Adressée à la tour de contrôle après un incident de vol le 5 avril en phase finale d'atterrissage à Roissy, la phrase-choc d'un des pilotes d'Air France de l'AF011 a fait grand bruit. Et pour cause. Interceptée et diffusée sur Internet, elle a fait le tour du monde, inquiétant non seulement Boeing, mais aussi un grand nombre de compagnies aériennes utilisant cet avion qui s'est vendu comme des petits pains depuis une trentaine d'années.
Et cet incident, qualifié de grave par le Bureau Enquêtes Analyses (BEA) lequel, à l'instar du NTSB américain, a ouvert une enquête, n'a pas fini de faire du bruit. Car l'affaire n'est peut-être pas aussi claire qu'un blocage de commandes soudain. Selon plusieurs sources concordantes en effet, les premières données récoltées par Boeing et communiquées à Air France, ne laissent entrevoir aucun dysfonctionnement des commandes de vol du Boeing 777.
Ces éléments sont issus du Quick access recorder (QAR) - enregistreur à accès rapide. Ce dispositif enregistre des données similaires à l'enregistreur de données de vol (FDR) - l'une des fameuses "boîtes noires" avec l'enregistreur phonique (CVR). Mais, au contraire de ces dernières, dédiées uniquement aux enquêtes en cas d'accident, le QAR est dédié à l'analyse des données de vol dans une optique d'amélioration de la sécurité des vols mais aussi d'optimisation des opérations et de la maintenance. Comme son nom l'indique, le QAR permet une extraction rapide et facile de ces données de vol brutes. Celles-ci sont régulièrement téléchargées et envoyées aux équipes de la compagnie aérienne et de l'avionneur. D'où la rapidité de leur traitement en comparaison des données du FDR et du CVR actuellement en cours d'analyse par le BEA, qui s'est saisi de l'affaire en la qualifiant "d'incident grave".
L'avion a répondu normalement
Et donc, selon les premières analyses transmises par Boeing à Air France, rien n'indique qu'il y ait eu un dysfonctionnement des commandes de vol. Le constructeur américain a ainsi signifié à la compagnie que "l'avion de référence a répondu de manière appropriée aux commandes de l'équipage de vol". Selon les données de vol, les pilotes ont mal interprété une situation et n'étaient pas coordonnés. Ces éléments viennent donc en contradiction avec leurs déclarations.
Conformément aux procédures d'Air France, la descente s'est faite en pilotage manuel, là où Boeing et d'autres compagnies privilégient le pilotage automatique avec une reprise des commandes à un certain niveau. Pour une raison encore inconnue qui pourrait, selon certains experts, être une simple approche non stabilisée, les pilotes ont remis les gaz, alors que l'avion se trouvait à seulement 335 mètres du sol selon le site Flight Radar. Provoquant une déviation de la trajectoire vers la gauche, cet enchaînement a provoqué l'incompréhension des pilotes, sans qu'il n'y ait, apparemment, de défaillance mécanique. Agissant sous un fort facteur de stress, après un vol fatigant en provenance de New York, et dans des conditions météorologiques difficiles, les pilotes n'auraient pas réussi à appréhender correctement la situation dans laquelle ils se trouvaient.
Une remise de gaz non conforme
Selon nos informations, la remise de gaz n'a pas été conforme à la procédure avec des confusions sur la répartition et l'exécution des tâches. Celle-ci est pourtant très encadrée comme l'a rappelé Air France à l'AFP : "la remise de gaz est définie par les autorités, les constructeurs aéronautiques et Air France comme une procédure normale qui va dans le sens de la sécurité". L'interrupteur TO/GA ("take-off/go-around"), permettant d'ajuster la puissance des moteurs pour le décollage ou la remise de gaz aurait ainsi été enclenché quatre fois. Pour autant, la sécurité de l'appareil n'aurait néanmoins pas été engagée durant cette séquence, qui n'aurait jamais suscité un tel emballement médiatique sans cet enregistrement sonore.
Néanmoins, Air France va devoir maintenant expliquer la séquence, alors qu'elle s'était empressée de féliciter ses pilotes pour leur manœuvre face à ce qui semblait alors être une défaillance de l'avion. Interrogés, ni Air France, ni Boeing n'ont fait de commentaires, tandis que le BEA a seulement précisé que les analyses étaient toujours en cours.
Léo Barnier et Fabrice Gliszczynski - 07 Avr 2022, 19:40
Source : https://www.latribune.fr/entreprises-fi ... 13231.html
Spoutnick