JumpSeat : Forums Aéronautiques Francophones

Je crois qu'il faut apprendre à se détacher du "souvenir"...c'est un bon moyen d'avancer, sans pour autant renier son passé. La preuve, les tas d'histoires que je raconte içi.... Mais s'attacher à son passé et je crois une erreur.
Bien sur, j'avais gardé mes tenues, mes combinaisons de vol, pas le blouson...etc.. La plupart du matos a fini dans un vide grenier et ma dernière combinaison de vol ( la noire ...) a fini chez mon beau frère pour conduire le tracteur dans les rizières.
De toutes façons, je ne rentrais plus dedans...C'est fou comme le Nomex rétréci avec les années !
Mais cette reflexion n'engage que moi, cela fait peut-être trop longtemps que je vis en terre Bouddhiste...

Caledo, j'au eu un prix!!!!! doublure en toile de parachute, avec photo de la pin up et un billet de 10 Francs à l'intérieur!!!! Mais, je le redis, j'ai eu un très bon prix...!!!

Bob, ces terres là doivent, en principe, t'apporter la Sagesse.....
Oui, il ne faut pas rabâcher toujours le passé.... tourner en boucle et raconter aux enfants et petits enfants l'histoire qu' ils ont entendu 10 fois...
Mais, n'oublions pas que le futur est bien souvent conditionné par le passé et que ce que l'on appelle l'expérience est par définition faite d'actes appartenant au passé....
Namasté.....

L'expérience........Ce sont les erreurs qui n'ont pas eu une fin tragique...........

C25S :

L'expérience........Ce sont les erreurs qui n'ont pas eu une fin tragique.

Ah la belle phrase ! mais bon , en aviation tout est dans la definition du mot " tragique" non?
Si tu veux dire erreurs avec avec personnes decedees au bout , t'apprends plus grand chose. Darwin a fait son travail .
Si tragique veut dire degats d''aluminium, oui peut etre et encore.
Quand tu as une merde serieuse , tu geres en fonction de ton experience et de ce que tu as appris ou plus exactement de ce que tu as retenu. point barre.

Tiens , je t'en t'en donne une a mediter :
La difference entre Sully et le A320 dans l'Hudson et notre Cdb AF du Rio Paris? L'un est un heros , le deuxieme un pestifere.
Tous les deux avaient une bonne experience et etaient employes de compagnies serieuses avec de bons entrainements.

Est ce que que la decision de se poser sur l'Husdon etait base sur l'experience ? Non. Si il avait tape dans un ferry qui traversait ( il y en a des centaines de rotations de ferries par jour a cet endroit ) et tous etaient decedes y compris des pax du ferry ? Sully serait un pestifere aujourd'hui.
Si Le Cdt AF du Rio avait compris in-extremis ce qui se passait , repris les commandes et recupere l'avion a 1500 pieds , se serait un heros aujourd'hui.
Quelques secondes pour evaluer la situation et prendre une decision . Ces quelques secondes feront de toi un heros ou un vilain .

Bon ceci dit c'est l'heure du Pastis...

Surtout que je connaissait le "Cdb" du Paris Rio........(Vols sur MU2) et (stage IPP - mais tout cela est loin)...............

Desole d'entendre cela C25S . Je ne connaissait personne de ce vol mais j'ai toujours de l'urticaire qui sort quand je vois des gens qui n'y connaissent pas grand chose a part lire des papiers dans leur bureau venir delivrer des bons et des mauvais points .

Ce n'est pas la place, mais pour le Rio Paris, la messe était (presque) dite dès le début de descente. Quand les pilotes d'essai chez Airbus ont refait le vol, ils avaient initialement un bloc d'espace qui descendait jusqu'au FL250.
En approchant du FL250, ils ont demandé à avoir jusqu'au FL200.
Quelques dizaines de secondes plus tard ils ont demandé à avoir jusqu'au FL100. En passant le FL200, le CDB a anonncé: "A 15000ft on évacue!!" (ce qui était prévu lors du briefing)

Ils ont "raccroché" entre 18 et 19000ft. Manche plein piqué, il leur aura fallu 20 000 ft pour retrouver une position du trim qui permette de retrouver un vol en palier.

Pour la petite histoire, l'enquêteur du BEA qui était à bord était un peu fébrile après le vol: il n'avait pas envisagé aussi concrètement d'avoir à sauter de l'avion avant d'accepter la mission...

Ah, avec des "si"....
Cela n'enlève rien à la pertinence de la réflexion de DC8...
On peut aussi dire que Sully a eu de la chance (et ses Pax aussi) et que M.D. n'en a pas eu, pas plus que ses Pax....
Dans toute la technicité qui entoure l'aviation moderne, les systèmes sophistiqués et les satellites, je crois qu'il faut aussi introduire le facteur "destinée"... C'est le propre de l'humain...

Bugs a écrit :Caledo, j'au eu un prix!!!!! doublure en toile de parachute, avec photo de la pin up et un billet de 10 Francs à l'intérieur!!!! Mais, je le redis, j'ai eu un très bon prix...!!!

chance !!

Froggy :

Manche plein piqué, il leur aura fallu 20 000 ft pour retrouver une position du trim qui permette de retrouver un vol en palier.

Et ca c'est quand tu sais se qui se passe ! Eux fallait qu'ils analysent d'abord. Alors la nuit , soudainement , avec un arbre de Noel egyptien devant toi et des alarmes qui coinent de partout , je te suis , pratiquement aucune chance.

A 15000ft on évacue!!"

je ne connaissait aps cette anecdote. .Comment tu sors d'un un A330 en vrille a 15.000 Ft ? et avex un pax a bord !

Comment tu sors d'un un A330 en vrille a 15.000 Ft ? et avex un pax a bord !

Reponse dans la petite video Airbus postee par Bugs ce matin sur le sujet Flutter. On comprend mieux pourquoi ils portent un casque

Oui, tu as tout à fait raison DC8.
Chez Airbus ils connaissaient déja le scénario en faisant les simus. Il s'attendaient au problème. ET ça, ça change tout.
Dans le malheureux 330, ils avaient à faire face à l'"arbre de Noël", et ont été victime du phénomène bien connu en FH de "tunnelisation"...
Phénomène qui en a tué plus d'un, y compris les lapins sur les routes de campagne...

J'ignorais l'anecdote sur l'évacuation de l'avion. Faut aimer prendre des risques.

Quoi que rampant, j'ai eu (et j'ai toujours) le même cuir que vous mais en bordeaux. Le fabriquant les proposait par correspondance faits sur mesures en différents coloris. J'en ai vu chez Doursoux y'a pas longtemps.

Dans le même genre, j'ai aussi le couteau de survie des même pilotes que j'avais réussi à avoir pour pas cher alors que je faisais ma thèse au CERMA puis à l'IMASSA. C'est un outil laid mais formidable. Je m'en sert toutes les semaines...pour ouvrir les bouteilles

Spoutnick

Entre 1963 et 73 existait une compagnie en Bretagne qui s’appelait Rousseau Aviation . basée a Dinard elle utilisait 1 DC3 , 6 Nord 262 et 2 Fokker 27 pour « désenclaver la Bretagne « et faire des transversales incongrues genre Dinard-Metz , ou Tours -Dole .

Son fondateur , Claude Rousseau était un personnage, qui avait commencé (d'apres lui) comme apprenti mécano en 47 , et échangeait des réparations sur les avions de l’aero club contre des cours de pilotage . Il s’illustra en acceptant de convoyer un avion ( je ne me rappelle plus du type) un an après son brevet entre Dinard et Casablanca, avec pour toutes cartes de navigation celles d’un calendrier des PTT ! Du moins c’est ce qu’il aimait raconter.

Il aimait aussi raconter que quand il a commence en 1963, sa première ligne était Dinard-Jersey avec un DC3 de l’Armée de l’air reconverti « avec des sièges vers l’avant « Cette ligne tres rentable était jusque la le monopole de 3 compagnies Anglaises qui firent du chantage aux agences de voyages leur interdisant de vendre des billets Rousseau . Lors du premier vol , il n’y avait aucun pax , alors le père Rousseau fit remplir l’avion avec ses employés et arriva a Jersey toujours avec un avion plein pour faire croire aux Anglais que les tous agents de voyages ne les suivaient pas leur demandes. Cela a marche a la fin .

Le père Rousseau aimait bien voler de temps en temps et aimait bien les blagues.
Celles des ficelles était la plus connue. Il y en a d’autres que je vous raconterai une autre fois .

Beaucoup de pax étaient des habitues ( Business locaux , notables , etc..) sur certaines lignes. Quand le père Rousseau volait et qu’un nouveau ( ou plutôt une nouvelle ) montait a bord il s’arrangeait pout la faire mettre au premier rang, juste derrière le fret .
Une fois en croisière , il sortait ses ficelles, les attachait sur la molette de friction sous les manettes, , et sortait a reculons du poste , non sans avoir briefe le Co, mais on connaissait tous la combine . Il arrivait donc tout doucement a reculons, devant la dame assise au premier rang et avec les ficelles bien tendues dans les mains et lui disait , « excusez-moi madame , mais je dois aller aux toilettes est ce que vous pouvez tenir l’avion une minute pendant ce temps . ? et lui mettait les ficelles dans les mains.
Vous voyez c’est facile, si vous tirez la , .. et il tirait un coup fort « Hop ! l’avion tourne droite » , Le Co qui devait garder la main sur les ficelles , quand sentait les cordes se tendre , if mettait un petit coup de manche sec a droite. Le père Rousseau disait « et pour le remettre droit il suffit de tirer sur celle la !,:et le Co remettait l’avion au cap. le Le Père Rousseau faisait alors un grand sourire et partait aux toilettes. . La jeune dame était pétrifiée avec ses deux bouts de ficelle , pendant que tout l’avion qui avait vu le truc avant l’encourageait : du genre « surtout ne bougez pas Mademoiselle. » etc..
Le Père Rousseau revenait 3 ou 4 minutes après , la pauvre fille était en sueur, il lui disait merci et repartait tout doucement vers le cockpit en re-enroulant sa ficelle .

La prochaine fois je vous raconterai le coup de la veste

Excellent !

Vivement la suite...

Rousseau Aviation, une des bases de l'expansion de la future compagnie TAT...

Des histoires de pilotes il y en a, mais aussi pas mal du coté des mécaniciens, c'est bien avant, mais alors VRAIMENT bien avant le part 145 ! ...

Je viens de terminer la lecture de l'histoire de DC8. J'en ris encore!!! Je l'ai faite lire à mon épouse qui est pliée de rire...
Décidément, DC8, tu es une rubrique à toi tout seul!!!!
MERCI MERCI ET ENCORE MERCI!!!!!

J'adore...

Ça me rappelle un détachement au Sinaï il y a une trentaine d'années alors que j'étais jeune copi sur C160 Transall dans l'armée... Pour bien comprendre ce qui va suivre il faut savoir que dans le cockpit du Transall le poste du radio-navigateur se trouve à l'arrière, dos à la marche. Une commande importante, celle du radar météo, est partagée indiféremment par les pilotes devant ou le nav derrière, via un interrupteur de transfert.

Un jour que nous devions transporter une huile importante (peut-être le com-forces général, ça commence à être de l'histoire ancienne et je ne me rappelle plus en détail) et son épouse, un des mécanos-nav eut une idée (ah, ces "clés de 12", ils étaient toujours aux avants postes pour une bonne blague, allez savoir pourquoi... ) : il bricola une boîte cubique de 10 cm de côté, munie d'une fente de la taille d'une pièce de monnaie sur le dessus, et la posa sur le pylône central.

L'idée était de faire croire à l'épouse de l'huile invitée dans le cockpit et momentanément assise sur le siège du mécano-nav que le radar météo fonctionnait avec des pièces de monnaie (des quarters de dollars, gestion ricaine oblige)... Le navigateur, en retrait derrière, actionnait le radar et le coupait au bout de 3 minutes, jusqu'à ce que l'un d'entre nous mette une pièce dans la fente... Et un moment, ce qui devait arriver arriva:
-Il te reste une pièce ?
-Euh non...
-Et toi ?
-Merde, non plus...

Et nous avons su que le gag avait fonctionné quand nous avons vu l'épouse du général sortir son porte-monnaie pour nous dépanner...

Très bon ça ! Pas eu de retour du gégen le lendemain ?