http://snpl.com/bureaux_entreprise/air_ ... form_2015/
Le gars de Roland Berger (à prononcer "Berguère", ça fait plus cool que "berjé") est parfaitement insupportable avec son jeu de mains et ses expressions anglo-françaises (verbe "adresser" qui signifie "aborder" ou "implémenter" qui signifie mettre en place ou installer, par exemple). Il ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes et reste très généraliste.
Son approche de la productivité est amusante et légèrement amenée "artificiellement" :
- Sur moyen courrier, le problème c'est qu'on ne vole pas assez pour un salaire donné
- Sur long courrier, on gagne trop pour un volume d'heures donné
Euh, en fait, c'est de la productivité. Grosso modo, sur long courrier vous ne pouvez pas voler beaucoup plus donc il va falloir baisser vos salaires et sur moyen courrier, il est hors de question de baisser vos salaires donc il va falloir bosser plus. Il oppose les deux phénomènes qui en fait signifient rigoureusement la même chose. C'est finement amené...Il aurait pu être plus direct, on aurait tout aussi bien compris.
J'aime aussi beaucoup la subtilité avec laquelle il parle des escales. C'est très, TRES gentil ! (faudrait lui montrer certains endroits) ainsi que son excuse au sujet du ratio PN/PS qui s'expliquerait selon lui par la structure intégrée des compagnies traditionnelles. Mais il reconnaît malgré tout qu'AF devra augmenter la part de la sous-traitance dans l'avenir.
Par contre je le rejoins quand il dit que la baisse des coûts est une stratégie en soi. On ne peut attaquer aucun marché avec des coûts élevés. Cette baisse des coûts est donc un préalable à toute autre chose.
En revanche, sans parler de stratégie, il aurait au moins pu parler de produit qui est une face majeure d'une stratégie. Et il n'a absolument pas abordé le fait que nous perdons du marché sur la haute contribution. Or, c'est primordial pour notre compagnie.
En fait, il a exclusivement une approche coûts, certes louable, mais totalement insuffisante pour expliquer l'intégralité de nos soucis. Nous pourrons baisser nos coûts de 30%, la haute contribution sera très peu sensible à cela mais elle sera toujours sensible à qualité de service. Et ce type ne parle pas des facteurs contributifs à la qualité de service. C'est vraiment, VRAIMENT dommage. Notre image est déplorable, même à l'étranger et nous voyons un volume gigantesque de pax partir à la concurrence. (dernier exemple en ce qui me concerne : cet américain rencontré à Paris, qui rentrait aux US le lendemain, qui ne savait pas mon lien à Air France et qui m'a clairement expliqué que pour rentrer, il passait pas FRA pour éviter A TOUT PRIX d'utiliser Air France. Il voyage en business.).
Il n'aborde non plus le sujet MAJEUR de la gouvernance de notre entreprise. Or, celle-ci est dramatiquement lacunaire et c'est une cause MAJEURE de nos soucis. Pourtant, il me semblait que c'était le SNPL qui avait commandé cette étude !!!!! Et non la direction d'AF !
J'ai un peu l'impression qu'on aurait pu se contenter de l'analyse faite par notre direction car c'est un copier-coller assez pauvre, sans plus-value aucune. Et je ne dis pas que les pilotes ne doivent pas se remettre en question. D'ailleurs, si je le pouvais, je voterais "oui" au plan. Ca n'est donc pas une vision étriquée de ma part.