Re: Crise COVID impact aérien
Posté : jeudi 25 juin 2020 9:06
par Bobcat
Puisque l'on est entre nous, je me permets de vous faire lire un texte écrit il y a une quinzaine d'années dans un moment de spleen ( ou de lucidité ? )
Je sais , c'est un peu long, mais remplacez dans le texte la "dernière Maîtresse" par "le dernier vol" et il sera dans le droit fil de ce post..ou je partage l'amertume de ces pilotes qui vont découvrir à posteriori qu'ils ont fait "leur dernier vol.
LA DERNIÉRE......
J’ai commencé à écrire ce texte peu après mes 50 ans.
Pourquoi ? Et bien, J’étais en Thaïlande depuis un moment et comme presque chaque soir, Je faisais du vélo, serein, histoire de faire fonctionner un peu mon cœur et assouplir mes artères. Un soir, alors que tel Fignon creusant son trou, je pédalais autour du lac prés de la maison, d’un coup, l’image de ma maîtresse du moment m’est apparue (mentalement bien sur, car je ne suis pas Bernadette Soubirous…mais j’ai peut-être fait inconsciemment l’association d’idée au fait que j’avais mal au cul sur ce vélo et une de ses réflexions lors de notre dernière nuit de folie…). Bref, je me suis surpris à penser que c’était peut-être Elle, la dernière maîtresse….Non pas quelle soit sur le point de me larguer, mais de cela, personne n’est sur de rien…, Ni de mourir, ni que moi même je passe l’arme à gauche, cela non plus je ne peux pas en être sur… Ou encore que le Viagra soit retiré de la vente (Mon Dieu, ayez pitié de nous…). Non rien de tout cela ! Car si bien sure, les maîtresses, contrairement aux femmes, « en principe », ne sont pas faites pour durer, il y a donc un turn-over plus ou moins rapide et important….. Non, le fond du problème c’est : comment savoir si après Elle, il y en aura d’autres ??? Sera-t-elle LA dernière ?
Devant la diabolique cruauté de la question et comme pour exorciser cette interrogation perfide, j’ai décidé d’écrire sur le sujet, et même un peu plus.… Car pour toi aussi viendra le moment ou tu te poseras la question !
Combien de fois y aura-t-il encore une fois ce délicieux moment qui clôture la Chasse commencée quelques minutes voire quelques heures plus tôt. Comme pour la pêche, je n’ai jamais été très patient et rester à l’affut pour attendre la proie, ce n’est pas mon style… je serais plus tôt Chasse a courre et j’aime ce moment si particulier, comme si l’hallali était sonné, quand d’un regard donné et reçu, « on sait » que la belle est acquise et que, et à partir de ce moment là, tout devient merveilleux….. Et que dire de ces premiers baisers timides et enflammés à la fois (à quoi sert-il de prendre une Maîtresse si c’est pour être sage…) et de cette première nudité, quand ce jeune corps se découvre pour la première fois et répond à vos caresses… (Oui, j’écris jeune corps, car à de rares exceptions prés, dues sûrement a des excès d’alcool ou des circonstances atténuantes sur lesquelles je préfère ne pas m’étendre…, j’ai toujours eu des maîtresses plus jeunes que ma femme : question d’éthique…) Donc, Oui, y aura-t-il encore souvent les somptueux moments de LA première fois ?
Cette question m’étant venue, comment vivre dans l’intolérable doute qui maintenant m’étreint ?
Je sais, les gens biens pensants me diront que je suis marié et que je n’ai pas à avoir de maîtresses, mais soyons plus généraux et généreux et voyons plus large : pour une fois qu’un homme ouvre un peu plus son esprit que sa braguette laissons le s’exprimer !
Mais tout d’abord, est ce de ma faute à moi, si j’ai su garder l’instinct de conservation et ce gène, salutaire pour l’Humanité, venu du fond des temps qui veut que l’homme se perpétue autant qu’il le peut en tentant de se reproduire à chaque fois qu’il en a l’occasion ! Chez l’homme préhistorique, c’était déjà une question de survie de l’espèce. La période judéo-Chrétienne en a suivi les principes « Croissez et Multipliez », assorti toutefois d’un codicille que pour ma part j’ai toujours respecté à la lettre : « Tu ne convoiteras pas la femme de ton voisin ».Effectivement, je n’ai jamais trompé ma femme avec une voisine de palier, ni même de quartier…Non pas que l’envie m’en ai parfois manqué, mais les risques étaient trop grands…..
Malheureusement, au moment des premiers orages, préludes au divorce, je n’ai jamais pu faire accepter ce raisonnement pourtant Biblique à ma femme….
On peut facilement se rappeler de plein de première et de dernière fois : son premier coup de foudre, son premier chagrin d’amour, son premier baiser, son premier accident de voiture, sa première maîtresse, ou que sais-je encore ! Mais comment savoir que c’est LA dernière ?
Mon premier coup de foudre ? Elle était blonde, de grands yeux bleus et avait de longs cheveux qui lui tombaient sur les épaules, un père Commandant de CRS à Marseille et toute la famille était naturiste….Et à 14 ans et des poussées d’hormones d’adolescent, croyez moi, c’est un vrai handicap quand on ne le sait pas avant le premier rendez vous à la plage et qu’hélas, on porte ce jour là un maillot de bain dit « moule bite ».….. Surtout quand la maman, les sœurs aînées vous permettent de voir qu’elles sont elles aussi blondes de la tête aux pieds que mon coup de foudre. D’ailleurs, c’est comme cela que j’ai appris très tôt à reconnaître les vraies blondes ! Mais comme souvent pour les coups de foudre, ils ne durent que le temps de l’éclair et sont rapidement suivis par le coup de Tonnerre…La preuve, si je me rappelle très bien de ma monstrueuse érection sur la plage et le rouge aux joues qui s’en est suivi, je ne me rappelle pas de son prénom…
Mon premier baiser ? Je parle du vrai, pas celui que l’on ébauche gauchement avec sa copine d’enfance parce que étant proches depuis toujours, on fini un jour par être trop proches…. Non, je parle du vrai, celui qui dure des heures avec la langue dans la bouche de l’autre et la main dans la culotte et tout et tout…Le vrai plan d’ados d’où tu ressors avec le slip mouillé de semence et les jambes un peu molles pour rentrer à la maison, mais avec le sourire aux lèvres… C’était à l’arrière de la voiture d’un copain. Dans un coin sombre au pied de son immeuble, à Toulon et ce n’était pas avec mon premier coup de foudre….. Elle était brune, portait un soutien gorge bien inutile compte tenu de modestie de la taille de sa poitrine, mais je m’en souviens encore, car c’est sur lui que j’ai fait mes premières armes en tant que dégrafeur d’une main…. Et même qu’à l’époque, petits ou pas, ce qui comptait, c’est que j’avais pu lui toucher les seins et le reste…
Mon premier coup de b…. ? (Oui, je sais, il aurait été plus élégant d’écrire : Premier rapport sexuel…mais je trouve cette formulation tellement peu glamour que je préfère la mienne, même si elle est plus triviale) Elle s’appelait Céline, Ce n’était pas la plus belle du Collège, ni la plus moche, loin de la mais elle était amoureuse de moi et en plus, elle voulait…..Je me souviens très bien, et pourtant bien des années sont passées, de sa peau blanche de rouquine, je la revois encore étendue sur le lit de la chambre, m’attendant….. Et je dois dire, bien piteusement, que devant la brièveté de ma prestation : en gros un ou deux allers retours dans la fourrure, (oui, je sais c’est odieux, mais je préfère ça à pénétration furtive…) je ne me suis jamais particulièrement vanté devant personne de cette première expérience…Mais elle m’aimait bien, la preuve, elle n’a parlé à personne de mon éjaculation ultra précoce d’adolescent pubère et puceau. Enfin en tous les cas, cela ne m’est jamais revenu aux oreilles….
Ma première cigarette, je n’en ai qu’un vague souvenir. Je ne parle pas du « bois fumant », cette liane qu’a 10 ans, l’on écorçait pour la fumer, juste avant de vomir….Non, ma première vraie clope, je sais que c’était un blonde, une Royale peut être, car ma belle sœur fumait ça a l’époque et qu’elle avait du m’en passer. Au Collège, avec mes potes Christian et Michel, c’est sur mais quand ???? Je ne sais plus.
Par contre, ma dernière cigarette ? Je sais que c’était au Luc en Provence, un lundi car j’avais décidé d’arrêter après le week-end et j’ai donc sûrement fumé ma dernière cigarette un dimanche soir. Si je me souviens très bien des circonstances et du lieu, je n’ai pas le souvenir du goût ni de l’odeur de cette dernière Gitane sans filtre de ma vie. Peut-être parce que inconsciemment je n’ai pas cherché à fixer ce moment dans ma mémoire car je ne pensais pas réussir à arrêter de fumer après plus de 15 ans à téter mon paquet et demi par jour et déjà deux arrêts fumée ratés…….Et pourtant, même aujourd’hui, 20 ans après cette dernière cigarette, si quelqu’un allume un Gitane à la ronde, je la sens aussitôt !
Ma première femme ? Oui, j’en suis à mon troisième mariage et pourtant, elle seule est la mère de mes enfants. Enfin jusqu'à présent, puisque ma dernière épouse (mais suis je bien sur qu’elle soit ma dernière épouse ?) devrait accoucher bientôt….En tous les cas, ma première femme restera celle avec qui j’ai grandi dans ma vie d’homme et avec laquelle j’aurai passé le plus grand nombre d’années. Je ne sais pas si c’est réciproque, mais je ne lui ai jamais pardonné le mal qu’elle m’a fait. Non, j’ai juste choisi de l’oublier et de ne garder d’elle que les bons souvenirs…Depuis nos rapports se sont bien améliorés et après toutes ces années de divorce, il est même arrivé qu’ils soient sexués (nos rapports…)
Mon premier joint ? Et le dernier d’ailleurs car je ne vois pas l’intérêt de renouveler l’expérience… C’était il n’y a pas si longtemps. Une jeune fille de 22 ans qui voulait bien partager ses quartiers de Noblesse avec moi, voulu que, comme pour elle : « faire l’amour après avoir fumé un joint était super top, » que je fume aussi …..Peut-être que contrairement à elle, je n’ai pas avalé la fumée….Ou que la musique de Lorie pendant l’amour ne me transcende pas comme elle…Mais franchement, rien de bien particulier ce jour là. Par contre, je me suis dit qu’il était dommage qu’à 22 ans, il lui faille fumer un joint et écouter Lorie pour prendre son pied au lit…..Que prendra-t-elle à 40 ans et surtout qu’écoutera-t-elle ? Un discours de Sarko ou de Ségo ?
Ma première voiture ? Une R8 S, d’occasion, jaune canari. Enfin, à peu prés jaune canari, car il y avait une porte marron et la face avant était blanche….et que donc j’ai bien vite repeinte de mes mains en un superbe bleu métallisé pailleté. Payée grâce à ma première prime d’engagement (Merci l’Armée !) Jantes larges, volant alu et un sac de sable posé a l’avant du coffre pour qu’elle tienne un peu mieux la route…. !!! (Sans le sac de sac, elle tenait toute la route…) Tout aussi vite, je l’ai revendue pour accueillir ma première fille…Une Ford Taunus verte et poussive (la voiture pas ma fille !) a remplacé mon petit bolide.
Ma dernière voiture ? Qui sait ? Je roule en Chevrolet aujourd’hui, (mais construite en Corée…) mais est ce la ma dernière voiture ? Je serai peut être mort demain ou dans 30 ans…..Alors ? Cette Chevrolet va accueillir ma dernière fille. Elle sera là bientôt si Dieu le veut, mais seront– elles la dernière (Fille et voiture, vous suivez toujours, là ?)????
Mon premier Whisky ? La franchement, je ne sais pas….Certainement parce qu’il m’a fait tourner la tête et plongé ce moment dans l’oubli… Mon dernier Whisky ? J’ai déjà arrêté de boire mon Scotch vespéral à plusieurs reprises : Tous les ans pendant un mois avant ma visite médicale du PN (personnel navigant), histoire de faire baisser mes triglycérides et les Gamma GT de mon analyse de sang…. Aujourd’hui, je ne pilote plus ou si peu que je ne vois pas l’intérêt de me priver d’un plaisir solitaire physique juste pour pouvoir dire comme aux Alcooliques Anonymes : J’ai bu mon dernier Whisky hier ! Donc, par manque évident de volonté, je ne saurai pas à l’avance quel aura été mon dernier whisky…….
Ma première capote ? Je fais partie de cette génération bénie qui tirait à couilles rabattues (là encore, vous pouvez remplacer : tirait à couilles rabattues par avait des rapports sexuels fréquents avec de multiples partenaires, mais c’est moins drôle…). Sans arrière pensées morbides, non pas par inconscience, mais parce que le SIDA n’existait pas encore ou du moins, si peu qu’on n’en parlait pas encore…..Donc je ne suis passé au préservatif que tardivement (tout est relatif…) et depuis, je sors toujours couvert lorsque je joue à l’extérieur. Mais ma première capote ? Non franchement, je n’en ai aucun souvenir. Est-ce bien important ? Par contre je suis sur que je porterai ma dernière capote avec ma maîtresse…. Oui mais qui sera LA dernière ? Putain, je n’avance pas !!!
Ma première Maîtresse ? Un peu pareil que mon premier coup de b…. Mais en mieux…..En fait, ce n’était pas la plus belle du SAMU ou j’étais détaché comme pilote d’hélicoptère, mais, malgré de nombreuses ouvertures plus jolies et sexuellement plus agressives, par timidité et puisqu’il fallait bien commencer à tromper ma femme un jour, j’ai jeté mon dévolu (et le reste..) sur elle…Je ne le regrette pas : j’étais son deuxième amant et le premier ne lui avait pas laissé un souvenir des plus agréable. Par contre moi, je la faisais grimper au Ciel à chaque fois ! Je sais, j’étais jeune et naïf à l’époque et puis j’ai toujours cru ce que me disaient les femmes…Mais après tout, c’était peut-être vrai, comment savoir ?
Ma dernière maîtresse ? , Le jour ou le moment venu je rejoindrai mes ancêtres, à l’instant ultime, je pense que je saurai que c’est mon dernier souffle, mais en attendant cette unique et probable certitude, comment savoir là, maintenant, si cette jeune et belle jeune fille de 25 ans sera LA dernière à faire chavirer mon cœur et monter ma tension….
Changer de voiture et de maîtresse n’y fera rien, je ne saurai toujours pas si c’est le souvenir du ronronnement de son moteur ou de la douceur de sa peau ou de celle d’une autre, justement de LA dernière, que j’emporterai dans l’au de-là …
Je peux bien sur choisir d’arrêter de conduire et donc connaître forcément le dernier tour de roue de ma dernière voiture. Mais point de vue pratique, cela va être délicat à expliquer au reste de la famille qui compte sur moi pour aller chez Tesco pour faire les courses….
Bien sur, le suicide… En choisissant moi même le moment ultime, je serai sur d’avoir conduit ma dernière voiture, bu mon dernier Whisky et ………fait l’amour avec ma dernière maîtresse. Mais intellectuellement, ce n’est pas satisfaisant. Non pas que des préceptes éducatifs ou religieux m’interdisent cette solution finale, mais je pense que la vie est courte et qu’elle vaut le coup d’être vécue jusqu’au bout…Donc on revient au dilemme : Comment savoir qui est ou sera « la dernière ? »
Je peux évidemment choisir de ne plus changer de maîtresse….Mais aux jeux de l’amour, on est au moins deux et cette décision ne peut pas être unilatérale. Et puis franchement, même si ce que je vais dire peut paraître cynique, Une maîtresse que l’on garde, cela s’appelle une femme….Et je suis contre la polygamie !
Je peux aussi décider que lorsque cette belle histoire sera finie (Et les belles histoires finissent toujours…), je ne chercherai pas à avoir une autre maîtresse pour remplacer celle là…..Mais Cupidon depuis toujours pousse ma nature à s’épancher et il est probable que cette belle résolution s’envolera aussi vite qu’un rail de coke sous le nez d’un teuffeur d’Ibiza. Donc, on en est toujours là ! Comment savoir si la partie torride de la semaine dernière était avec LA dernière ou si encore de nombreuses autres viendront inscrire leurs stigmates dans ma chair et leur email dans Outlook ???
En fait, comme un Président du Conseil Français l’a fait il y a bien longtemps, la seule solution est de mourir, le plus tard possible bien sur, dans les bras de LA dernière maîtresse…..Je ne vois pas bien comment préméditer la chose et Je ne suis pas sur qu’Elle jouira pleinement de ce moment mais quoi…..Au moins, Elle pourra dire : J’ai été sa DERNIÈRE…….
Donc, me voilà rassuré ! Pour être sur de savoir qui sera ma dernière maîtresse, je dois simplement continuer à avoir des Maîtresses, autant que faire se peut…..