Constell en Afrique ( 1ere partie)

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DC8
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Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par DC8 »

C'est pas Tintin au Congo mais Constell en Afrique .

Je viens de decouvrir des recits des annees 60 , dons deux fabuleux qui rapelleront peut etre a certains ici une epoque revolue...et aux autres de moins de 60 ans une vision de ce que c'etait de voler en Afrique dans ce temps la...
C'est un peu long mais cela vaut le coup je vous assure :
Cinq heures du matin ! Le gardien frappe sur les vitres de la porte de ma chambre. Il fait encore nuit noire, le climatiseur fait un bruit infernal de ferraille, j'allume la lumière ; sur le sol en ciment peint en rouge de la chambre de nombreux insectes morts, terrassés par la dose monumentale que j'ai pulvérisée hier soir, sont disséminés un peu partout... L'odeur de ces insectes crevés, c'est pour moi, l'odeur des nuits africaines des régions du Sahel...

Nous sommes à Fort Lamy capitale du Tchad en bordure de l'aéroport, où le PDG de Air-Cameroun vient de faire construire un petit bungalow composé uniquement de six chambres pour ses équipages, pour lui c'est plus économique et plus pratique qu'un hôtel en ville. Un gardien assure la sécurité, le ménage et l'entretien courant, il vit avec sa femme et ses enfants dans une misérable cahute qu'il a construite lui-même juste à coté. Il s'est fait un minuscule jardin où poussent péniblement quelques pieds de maïs et de sorgho... Un jour, j'avais pris ses plants pour des mauvaises herbes que je me suis mis à saccager avec une baguette, il est arrivé en trottinant :

« Pardon Patron ! C'est ma nourriture. ». Quarante ans après j'ai toujours des remords...

Je coupe le climatiseur et le silence est étonnant tout d'un coup... Sous la douche, pas besoin d'eau chaude, la température extérieure suffit amplement pour chauffer les tuyaux, mais s'il y avait du savon, ce serait mieux. Cinq minutes après je sors sur la terrasse en enfilant mes galons sur mes pattes d'épaules. C'est étonnant comme on sèche vite ici. La température de l'air du petit matin qui vous enveloppe, sans transition du « glacial » de la chambre au chaud du dehors, est désagréable à mon gré. Le commandant Letain (À trouvé la mort dans l'accident du F-BGNC le 9 août 1969), toujours pimpant, sort à son tour, il est précédé d'un parfum d'eau de Cologne « bien être » en venant me serrer la main :

« Pas trop fatigué ? La nuit a été courte hein ! ». Forcément qu'elle a été courte, on a laissé le super-constell sur le parking à minuit et de poussières, car on avait pris du retard à Douala : ils n'arrivaient pas à réparer la porte cargo qui fermait mal... Bon, en vol ça siffle mais ça ne craint pas ! Et les « passagers » ne se plaignent jamais...

La camionnette Renault est devant le bungalow et le chauffeur termine sa prière sur un tapis un peu à l'écart. On s'installe sur les sièges fatigués, quand le mécano encore ébouriffé se presse pour nous rejoindre.

« Bonjour messieurs, pas trop fatigués ? »

« Allez ! Adamou, tu finiras ta prière plus tard, on y va ! », crie le commandant.

J'entends un DC8 d'Air Afrique qui démarre ses moteurs, il va à Paris, lui, le veinard... Nous c'est dans l'autre sens que l'on va... Très haut dans le ciel, la lune éclaire un ciel jaunâtre de brume sèche. Un kilomètre d'un chemin poussiéreux, cahoteux, et nous voici sur l'aéroport, le DC8 démarre son quatrième moteur, et nous roulons sur le parking vers notre avion...

Il est haut sur pattes et sous les projecteurs entourés d'un nuage d'insectes, on dirait une mante religieuse en train de grignoter une proie. Le F-BGNI était un L.1049 cargo d'Air France acheté par Air Cameroun, compagnie privée, lorsque les 707 ont détrôné presque tous les autres longs courriers. En dessous du fuselage, un camion hors d'âge avec beaucoup de manœuvres autour. Devant le nez le camion des pétroliers est en place, le chef d'escale l'a fait venir après le plein du DC8. La porte cargo est grande ouverte et d'autres manœuvres attendent que leurs collègues d'en bas leur hissent, à la main, les quartiers de bœufs qu'ils sont entrain de ranger sur la bâche à même le plancher. C'est pas facile d'attraper un demi-bœuf glissant, sanguinolent, quelquefois il retombe, rebondit sur la ridelle du camion et termine sa chute sur le goudron du parking encrassé de pétrole... Bof ! C'est pas grave ! Il faudra le remonter, ce sera encore plus dur !

« Z'avez qu'à être moins cons, bande de cons !!! ». Jojo, dirige son personnel d'une voix puissante :« Si vous n'y arrivez pas seul, mettez-vous à deux ! bordel ! ». Je l'aime bien Jojo, il est rougeaud, jovial, sympathique, avec un accent du sud ouest, cong !

Lorsque je redescends du cockpit par l'échelle en ferraille, le DC8 passe devant nous et tourne sur la bretelle pour remonter la piste en nous envoyant le souffle puissant et brûlant de ses réacteurs.

Ah ! Cette odeur de pétrole, je la respire avec plaisir, c'est l'odeur du boulot et ce boulot me plait : Non seulement je vole sur un bel avion mais on me paye par-dessus le marché ! Que demande le peuple ?

Je tiens fermement le carnet de route de l'avion sous mon bras en me dirigeant vers le contrôle en bas de la tour, où je vais déposer le plan de vol. C'est fantastique, à la Météo, ils reçoivent maintenant des photos de satellite où l'on distingue très bien la nébulosité sur toute l'Afrique et notamment le front intertropical, avec ses lignes de grains agrémentés d'orages gigantesques, que je n'aime guère traverser et qui doivent bien culminer à 50 000 pieds, comme nous volons entre le niveau 120 et 140, pour ne pas utiliser le deuxième étage compresseur des moteurs, on est toujours en plein dans la zone la plus active... Aujourd'hui c'est bon il a l'air d'être juste au sud de Brazzaville, parfait !

J'ai fixé l'heure de décollage dans trente minutes sur le plan de vol, j'ai donc le temps de prendre un café au bar de l'aérogare où les parents ou accompagnateurs des passagers du DC8 traînent encore.

J'y retrouve le Commandant qui souffle sur sa tasse, ça m'a l'air brûlant.

« Dis donc, goûte-moi ces croissants, ils son excellents, c'est rare, ils doivent venir du DC8 ».

Dix minutes plus tard, nous nous installons sur nos sièges dans le cockpit, confortables, vert foncé, avec des accoudoirs s'il vous plait... le « mécano » fait des additions sur sa table derrière nous, sur des livrets à couverture d'aluminium. Le Jour commence à pointer, avec cette couleur jaunâtre typique de la saison sèche.

« Allez ! On se dépêche les enfants ! Où il est le devis de poids ? »

Je me lève de mon siège pour aller m'enquérir de ces papiers mais je n'ai même pas le temps d'arriver à la porte que j'aperçois le chef d'escale au bas de l'escalier : II monte avec ce devis de poids et tous les manifestes commerciaux pour le destinataire de ce chargement. Mais ça marche comme sur des roulettes ce matin, y'a des jours comme ça où tout roule... J'attends qu'il arrive en haut pour lui laisser la place dans le cockpit étroit. J'en profite pour jeter un coup d'œil aux quinze tonnes de viande qui prennent toute la longueur du fuselage, attachée par des cordes symboliques...

Il en sort peu après avec ses doubles signés du Cdt me sert la main en me disant :

« Salut les gars, à demain ! »

Sitôt descendu, un manœuvre retire l'escabeau, je ferme la porte, vérifie la fermeture et me ré-installe à ma place :

« On est prêt pour la check-list ? »

« Attends une seconde, je ne suis pas prêt, demande la mise en route ! »

« Fort-lamy, bonjour, Novembre India au parking, la mise en route dans trois minutes »

Note du rédacteur.
Novembre India correspond aux deux dernières lettres (NI) du matricule F-BGNI
Le Lockheed Constellation L.1049C F-BGNI a ouvert le service « Parisien Spécial » sur la ligne Paris New-York le 19 novembre 1953. L'aménagement comprenait des lits et des cabines individuelles et des repas gastronomiques étaient servis. Huit cabines individuelles pouvaient être transformées en lits doubles pour la nuit et deux salons comportaient seize sièges couchette.
Dans ce récit, bien qu'ayant toujours le matricule F-BGNI, ce Constellation était exploité par Cameroon Airlines
« Bonjour Novembre India, pas de problème pour votre mise en route, la piste 23, le fox-écho 982, Novembre Hôtel 1008, la température 29 charlie, la visibilité 1500 mètres, vous me rappelez pour rouler ? »

« Novembre India d'accord je vous rappelle pour rouler »

Le contrôleur de la tour est un corse bon teint qui bourlingue en Afrique depuis un certain temps au gré des affectations que l'ASECNA lui impose. Il rêve d'une tour paisible en Europe ou mieux encore, en corse...

« Allez ! Hop ! la check-list avant la mise en route, regardez ça il est déjà cinq heures quinze T.U. »

« J'y vais, t'es prêt Robert ? ». J'attends la réponse du meccano derrière moi.

« Vas-y ! »

« Les biellettes de trappes de trains ? ». « J'ai vérifié, branchées »

« Sélecteur de pompe à main ? ». « Il est sur frein, ok ! »

« Sélecteur de freins ? »

« Sur secours ». Dis-je en me penchant pour le toucher de la main gauche, sur la console centrale, tout près du plancher.

« On fait 130 000 livres », dit le Cdt, « on est limite avec cette température, t'es sûr de tes calculs ? »

« Ben, oui ! Dis-je avec aplomb.

« Les cales sont ! » continuai-je sans rire (...en place, évidemment).

« Le train est sorti, les magnétos sont coupées, les disjoncteurs/interrupteurs ? » ; « Vérifiés ! ».

« Le groupe de parc ? », « Branché, la batterie est sur parc et la tension O.K. », anticipe Robert sur ma lecture, et il ajoute « et les génés sont sur arrêt ».

Je saute donc quatre lignes;

« Les convertisseurs ? » ; « Vérifiés sur 1 ».

« Analyseur ? » ; « Marche ! ».

« Les feux de position sont allumés depuis hier soir », j'annonce en vérifiant au plafond.

« Interrupteurs P.A., zéro reader, gyrosyn ? » ; « Sur marche » me répond le Cdt en relevant son nez du devis de poids qui l'inquiète. Il ajoute : « Flettner réglé pour le décollage ».

« Les servo-commandes ? » ; « Embrayées », « et celles du P.A. sont débrayées ».

« Les pompes servo-commandes ? », « Sur arrêt ».

« Indicateurs ne pas fumer ? », « on s'en fout !!! J'ai vérifié : la viande est bien ficelée, c'est bon ».

Et je continue ainsi cette check-list qui n'en est même pas à sa moitié.

Cinq minutes plus tard, le dernier item : « Feu anticollision, sur marche, on peut démarrer ! »

« L'extincteur est en place, je le vois en bas, il rit de toutes ses dents ! Paré pour le trois ? »

« Paré pour le trois ! ». Je compte, deux, quatre, six pales, contact ! Vroum ! Un gros nuage de fumée bleue surgit du moteur 3. Petites vibrations, bruits assourdis, le moteur prend son régime de ralenti et se stabilise...

En fonction du côté des moteurs, le co-pilote d'abord, compte le nombre de pales d'hélice qui défilent pour que le mécanicien, qui ne les voit pas, sache quand l'hélice a fait deux tours, à partir de quoi il met le contact magnéto.

Quand les deux moteurs de droite sont lancés, le commandant compte les pales à son tour, pour les deux autres de gauche.

L'hélice du 1049 avait trois pales.

« Paré pour le quatre ? » Vroooum !

« Paré pour le deux ? » La, c'est le Cdt qui compte pour les moteurs de gauche.

« Paré à l'as ? » « deux, quatre, six... » ...Vroooum !!!

Maintenant l'avion est vivant et, comme le démarrage n'a posé aucun problème :

« Novembre India pour rouler ? »

« Allez-y novembre India, vous roulez, pénétrez, et remontez la piste... »

« Tu me rappelles pour décoller, j'ai un Tupolev russe qui arrive dans quinze minutes. »

« Roger Novembre India »

« La check-list après la mise en route ? »

« Oui, vas-y ! »

« Batteries /génératrices ? » « La batterie : sélecteur sur Avion, les génés branchées »

« Le groupe de parc ? » « Débranché » Je le vois d'ailleurs qui s'éloigne déjà, tiré par un tracteur. « Tension Bus/batteries » « Sur la barre bus et sur la batterie, c'est bon 24 volts. »

« lntercom Hydraulique ? » « Fermée »

« Indicateurs ceintures attachées » Roméo Alpha Bravo ! me répondis-je à moi-même trivialement...

« Éclairage secours et issues » « sur marche. »

« Altimètres et montres ? » « Alti au fox écho et il est 5 heures 20 TU, on met le bloc à 20 ! »

« La radio-sonde est en marche et sur 400 pieds »

« Les gyros, flux-gate et P.A. ? » « Redressés, réglés et stabilisés. »

« VOR, markers, radio-compas ? » « VOR réglé sur 112.3 et le radial de sortie 195... la balise de Fort-Lamy est en panne, il paraît que les câbles d'alimentation électriques ont été volés pour faire fondre le cuivre et en faire des clochettes genre De Gaulle, les bras en V qu'on trouve sur le marché, c'est vrai, c'est le contrôleur qui me racontait ça tout à l'heure... »

« C'est pas possible... », rigole le Cdt. « Les cales sont enlevées, je les vois à gauche... »

« Le sélecteur de freins ? » « Sur Normal et la lampe SFIM est allumée. »

La check-list est terminée, si tout est clair on peut rouler...

Les quatre moteurs vrombissent plus fort lorsque le CDB pousse sur les manettes des gaz, il fait un petit signe d'au revoir au chef d'escale, en bout d'aile à gauche, et ramène sa main sur la manette de direction de la roulette de nez :

« Dis donc, on est vachement lourd et en plus on est centré sur le cul !... On peut pénétrer ? »

« Oui, oui, on peut ! »

« Bon en cas d'accélération arrêt on prend la bretelle pour repère, après on ne s'arrête plus, on continue ; la V2 est à 130, tu m'annonceras 110, 120 et 130 nœuds, les reverses sont OK Robert ? »

« Tout est bon pour moi. »

« La check-list avant décollage ! »

« Réchauffage pitot... on ne les met pas, on va les griller ! »

« Les commandes... sont libres et vérifiées » annonce le commandant en braquant à fond les gouvernes de chaque coté.

« Les volets ? » « Descendent vers 60% » dis-je en agissant sur la manette.

« Portes et fenêtres fermées vérifiées. »

« Les Magnétos ? » « Elles sont toutes sur Both. »

« Débit des génératrices ? » « ça débite correctement... vérifié O.K. »

« Air admission ? » « Froid, RAM »

« Alors les hélices ? » « Master lever calibré lampes allumées, interrupteur essai - drapeau automatique sur arrêt. »

« Avance à l'allumage ? » « Sur retard. »

« compresseurs ? » « Première vitesse. »

« Les pressions et températures ? » » Normales, vérifiées. »

« BMEP et MAP tu dis combien Robert ? »

« Alors pour moi, BMEP 245 et MAP 56 pouces » « On est d'accord, ça marche ! »

« Tout le monde est attaché ? Alors on est paré pour le décollage, check-list terminée. »

Peu après le demi-tour sur la raquette est couinant, on dirait que l'avion gémit.

« Novembre India est paré pour le décollage. »

« Autorisé au décollage, Novembre India, le vent est calme. »

« Moi aussi », dis-je avec humour en jetant un regard sur le commandant qui est bien trop concentré sur son décollage pour prêter attention à mes stupidités.

En jetant un coup d'œil aux voyants de mise en drapeau automatique, il annonce :

« On met la puissance sur freins et on y va ! »

Le bruit des moteurs emplit tout le fuselage et pourtant après le lâcher des freins il ne bondit guère vers les azurs... l'accélération est lente... La tension est palpable... Allez, roule mon garçon, vas-y roule... accélère... « V1... On passe la bretelle ... 110... 120 rotation 130 V2. » Le nez se soulève, les roues sont encore au sol, le bout de piste est juste devant... je regarde le vario et j'annonce :

« Vario positif ! »

« Le train sur rentré »

« Le train rentre » et je soulève la manette... Les kékés rabougris passent juste en dessous de nous, on traverse le fleuve Chari pratiquement à sec, en radada... Pour détendre l'atmosphère je dis :

« Vous avez vu comme le niveau du Chari varie... »

« Puissance Méto » me répond-t-on sans sourire... « Les volets rentrent ! » Après avoir poussé la manette, l'avion se cabre doucement, donnant l'impression de s'enfoncer et je confirme : « Les volets sont rentrés ! » Le vario arrive péniblement à 500 pieds/minute...

La réserve de Wasa au Cameroun est en dessous de nous et quelquefois on arrive à voir des éléphants ou des girafes, affolés par le bruit que l'on doit faire et cherchant à fuir. On dirait des souris grises sans queue, les éléphants... Je fais mes calculs de navigation sur une feuille préparée à la main, qui m'a déjà servi sur le même trajet les jours précédents. Bloc à 05:20... décollage 05:29, je règle le VOR sur le radial de départ et une minute après je peux annoncer : « Notre arrivée à Leopoldville à 9 heures 55 TU »

« Quel temps a donné la météo à l'arrivée ? »

« Ils m'ont dit qu'il a plu cette nuit et qu'on devrait avoir deux à trois huitièmes de stratus bas à 500 pieds et huit huitièmes à 2500 pieds, température de 25 degrés avec un point de rosée à 24 »

« Bon ! C'est bien humide là-bas, ils sont en pleine saison des pluies... Et le front orageux ? »

« II devrait être juste au sud... »

« Parfait, Robert tu affiches la puissance de montée... »

« Lamy Novembre India arrive en sortie de zone, je passe sur 89 ? »

« Au revoir Novembre India... Aéroflot 525 clear to land, wind is calm. » Je triture le réglage de la HF au panneau du plafond, ça grésille sec dans les écouteurs...

« Fort Lamy, Fort Lamy, Fox Bravo Golf Novembre India sur 89... »

« Tchhh... » (pas de réponse)

« Fox Novembre India Brazzaville sur 89, vous me recevez ? »

« Cinq Brazzaville, je vous reçois fort et clair. »

« Fox Novembre India, à quelle heure estimez-vous la FIR ? »

« Nous passons 80 vers 120 alors la FIR vers 8 heures 25... 0.8.2.5 »

« Vous me rappelez à la FIR Novembre India. »

Nous sortons maintenant de la couche crasseuse de brume sèche et tout s'éclaircit... Le soleil brille beaucoup plus fort sur notre gauche et à part quelques cirrus, le ciel est bleu... La température semble aussi être plus fraîche et les moteurs donnent l'impression de tourner plus rond... En dessous c'est jaunâtre et l'on ne voit plus les détails du sol, droit devant nous vers le sud, je distingue à peine quelques têtes de cumulus au raz de l'horizon. Tout baigne dans l'huile ce matin , je ferais bien un petit somme... D'ailleurs ça m'a l'air d'être le cas du Cdb qui visiblement pique du nez vers son manche et se redresse aussitôt... Et Robert derrière nous, est en train d'équilibrer ses réservoirs tout en buvant une bière au goulot, car il ne peut pas s'en passer et emporte toujours avec lui sa petite réserve pour la journée. Comme il m'a vu me retourner, il me dit :

« T'en veux une ? » En me montrant sa bouteille.

« Non, merci... Hmm, Hmm, on arrive au niveau 120 » Dis-je bien fort... Aussitôt le Commandant se redresse et met la main sur les manettes des gaz...

« Dis donc, il fait un temps de curé ce matin... » II stabilise son avion, règle le P.A., vérifie le radial sur lequel on se trouve, ajuste un peu le cap...

« Robert tu nous affiches la puissance de croisière s'il te plait. Et si tu peux nous régler la température, un petit coup de chaud nous ferait du bien, hein ? » dit-il en me regardant, ce que j'approuve d'un signe de la tête.

« Fort-Lamy, Fox Novembre India stable au niveau 120, opération normale. »

« Tchhh... (pas de réponse)... Ou bien il est parti pisser ou bien je ne sais pas quoi !!! C'est toujours pareil, ça ne passe jamais sur 89... »

« Brazzaville N.I. Je n'ai pas de contact avec Fort-Lamy je voudrais lui dire que nous sommes au niveau 120 opération normale... »

« J'avais entendu N.I. je le lui retransmets en B.L.U. »

« Merci, Brazza... »

Bon, je vais me mettre à recopier sur un cahier spécial les L.T.A. (Lettre de Transport Aérien) leur numéro, leur contenu, leur destinataire, pour le service commercial... Je n'aime guère faire ça mais sur un vol comme celui-ci c'est vite fait... Tiens, le Cdt semble sommeiller la tête en arrière sur son dossier... J'ai aussi les yeux qui se ferment... Ces temps derniers on a beaucoup volé nous sommes le 23 du mois et je totalise 197 heures de vol plus ce vol d'aujourd'hui, ce qui fait que j'ai déjà dépassé 200 heures ce mois-ci. Les heures supplémentaires ça paye bien, pour le règlement, l'aéronautique civile ferme les yeux... Comme je dois partir en vacances le quinze du mois prochain j'aurai des sous à dépenser...

« Tout va bien Robert ? »

« Je suis en train d'assécher les réservoirs de bouts d'ailes, les 1A et 4A... »

Allez, il reste encore 10 bonnes minutes avant la prochaine opération normale un petit somme ne me fera pas de mal... Je m'installe confortablement...PFFF ! Les quatre moteurs sont bien synchro. Ça ronronne...

WOW !!!!! On sursaute tous les trois ! On bondit, qui sur les manettes des gaz, qui sur le manche, Robert sur ses pompes et ses sélecteurs de réservoirs : LES QUATRES MOTEURS VIENNENT DE S'ARRETER ENSEMBLE... Inouï ! Invraisemblable !!! Les hélices tournent toujours, entraînées par le vent relatif, mais le ronron rassurant n'est plus là et le changement de bruit est angoissant... Le Super-Constell. a beaucoup d'inertie, l'avion n'a pas changé de trajectoire, il continue sur son erre. Je réalise que Robert s'est endormi aussi et que ses réservoirs sont a sec... Le grand danger de la situation, c'est que lorsqu'il aura changé de réservoirs et que l'essence arrivera à nouveau aux moteurs, la reprise de puissance risque de faire passer les hélices en survitesse si le régulateur de vitesse constante agissant sur le pas est un peu lent à réagir... Elles se sont mises au petit pas pour essayer de garder leur nombre de tours sélectionné pour la croisière, si ce petit pas reste coincé quand reviendra la puissance, les tours vont grimper en flèche... En cas de survitesse hélice, ça risque de casser et là, on n'est pas sorti d'affaire... Y'a déjà beaucoup de viande froide à bord, y'en aura un peu plus...

Robert a changé de réservoir, sélecté ses robinets, branché ses pompes sur haute pression, vérifié son analyseur d'allumage... Nous devant, nous avons débrayé le PA., repris les commandes à la main, réduit les gaz pour éviter le pire, surveillé l'altitude et la vitesse, qui de 220 nœuds est doucement descendue vers 200 puis 190, écouté le chuintement de l'air sur le cockpit diminuer, j'ai même pensé à lancer un Mayday à la radio... Mille idées passent dans la tête...

VRRRRRRMMMMM... Avec un synchronisme parfait les quatre moteurs ont redémarré sans à coup, tout en douceur, comme si la manœuvre était la banalité de tous les jours...

Ouh là là !!! c'est maintenant qu'on réalise et que le cœur se met à battre plus fort !!! Le commandant a juste un peu pâli et se met a régler le P.A. et à rajuster les manettes... De même que Robert sur son pupitre derrière . On n'a même pas perdu 500 pieds... pour faire bonne figure, je prends le micro :

« Fort-Lamy, Fox Novembre India, opération normale, je rappellerai à la FIR de Brazzaville »

« Fox Novembre India, Fort-Lamy j'ai bien reçu, vous me rappellerez à la FIR »

Tiens ! Vla que ça marche maintenant.

Gérard Simon, OPL , Le Clos d'Aulx, le 1er février 2002.
Il y aura bientôt 35 ans que j'ai vécu cette petite émotion... Peu de temps après le commandant et le mécanicien navigant, avec un autre co-pilote, se sont écrasés sur le flanc d'une montagne, de nuit, au Cameroun, non loin de Douala, en rentrant à vide de Madagascar avec un autre Super-Constellation, le F-BGNC le 9 août 1969.

:
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Christophe_O
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par Christophe_O »

Merci sur ce super beau récit !!! :)
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par Arcimboldo »

Le mécano était bien sur que les réservoirs 1A et 4A étaient bien secs !
Il est bien arrivé au "plouf" comme on disait sur Noratlas.
Bon lundi à tous
Arcim, ancien mec-nav sur bipoutre.
A le culot d'être de bonne humeur toute l'année même si cela ne se remarque pas !
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par mr.cyclopede »

Le bruit du Constell, pas eu la joie de connaître, mais celui du Noratlas, je l’ai encore en tête, il passait souvent au dessus de chez moi à St-Maur, quelle musique…

Le moteur qui m’a sans doute le plus impressionné à voir au musée de la SNECMA de Villaroche
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Bobcat
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par Bobcat »

toute une époque que j'aurai aimé connaitre ! 8)
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par Bugs »

Encore une fois mille mercis pour ce récit. Je ne me lasserai jamais de les lire. Je n'ai pas connu cette époque (aéronautique), et du coup, celle-ci me fait rêver encore plus!
J'aurais adoré la vivre... :)
Le rapport mathématique entre la surface alaire et le poids du bourdon démontre qu'il lui est impossible de voler. Mais le bourdon l'ignore, c'est pourquoi il vole... (I. S.)
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par 4T60A »

Je me suis régalé moi itou !! S’il y a d’autres récits de ce genre, je suis preneur ! :D

Et quand je lis dans ce récit la fréquence de Brazza 89 (sans doute 8903), je constate que 60 ans plus tard les fréquences HF en Afrique sont toujours les mêmes.. :mrgreen:
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“Well, no, I didn’t know that.”

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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par Marc3 »

Oui, merci DC8 pour cette découverte ! Mieux que Darolles ^^
En cherchant un peu j'ai trouvé le nid, plein de bonnes histoire de cette àpoque épique.

http://aviateurs.e-monsite.com/pages/19 ... avant.html
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par DC8 »

4T60A a écrit : jeudi 03 mars 2022 23:58 Je me suis régalé moi itou !! S’il y a d’autres récits de ce genre, je suis preneur ! :D

Et quand je lis dans ce récit la fréquence de Brazza 89 (sans doute 8903), je constate que 60 ans plus tard les fréquences HF en Afrique sont toujours les mêmes.. :mrgreen:
La deuxieme partie ce week end.

Il n'y a pas que les frequences qui n'ont pas change...les trous de comm sont toujours la.. Faire de l'ETOPS au dessus du Sahara encore aujourd'hui me surprebdra toujours.. :mrgreen:

Marc super ton nid ... :wink:
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froggy
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par froggy »

Pas un constell, mais un autre appareil en vol vers l'Afrique.
Je me souviens de ma sidération à la découverte de cet article lors de mes années à l'ENAC...

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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par Marc3 »

froggy a écrit : vendredi 03 juin 2022 19:26 Pas un constell, mais un autre appareil en vol vers l'Afrique.
Je me souviens de ma sidération à la découverte de cet article lors de mes années à l'ENAC...
B707
Merci Froggy pour ce récit incroyable ! Quel équipage valeureux, quelle maitrise. Remarquable.Sidérant comme tu dis. Et bel exemple CRM, un peu comme le 380 Qantas. Quand tu vois l' historique de l'avion ce n'est qu'à moitié étonnant qu'il ait été victime de vices cachés !
La remarque du pilote de KC135 FAF me rappelle leurs décollages pleine charge de LBV pour ravitailler les F1 au Tchad en 85 avec leurs JT3D à injection d'eau qui passaient poussivement au raz des antennes de l'Intercontinental presque dans l'axe de la 34 ! Belle fumée noire !

Et :
Exaspéré par le manque de coopération de l'ATC et irrité par les interruptions constantes provenant du trafic radio en langue française des autres avions,
Ils devaient avoir à faire au CCR Marseille ^^ 8) :mrgreen: :arrow:
PS : Une direct St Prex depuis Lux à 7h du mat' autre époque !
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par DC8 »

je me rapelle bien cet accident , Avant vu les photos et entendu la bande a l'e[oque . Pas un jour de gloire pour Marseille control . :(
l'histoire plus comp;lete est ici : https://www.baaa-acro.com/sites/default ... 5N-MAS.pdf et donne une version plus nuancee des limites de comprehention entre l'ATC et le pilote ( pages 37-40)

Je ne connaissait pas cette version , la vue du CDB, grand merci pour cela Froggy, en effet super reaction et airmanship de la part des PNT. Aligner et poser un 707 avec une moitie d'aile en moins pas de volets et 30 Kts de vent dans le cul , et le F/O qui afine le cap en jouant avec le differential entre le 1 et le 2 n'est pas donne tout le monde loin de la. Chapeau bas les gars !
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par 4T60A »

Marc3 a écrit : samedi 04 juin 2022 6:57
La remarque du pilote de KC135 FAF me rappelle leurs décollages pleine charge de LBV pour ravitailler les F1 au Tchad en 85 avec leurs JT3D à injection d'eau qui passaient poussivement au raz des antennes de l'Intercontinental presque dans l'axe de la 34 ! Belle fumée noire !

Les moteurs originels des KC135 FAF n'étaient pas des JT3D (moteurs double-flux de 1ère génération, ceux qu'on retrouvait sur les DC8 séries 50 et sur les 707-320B et C, qui poussaient entre 7 et 8 tonnes unitaires suivant versions), mais des J57, dénomination militaire des JT3C, moteurs simple flux qui équipaient les toutes premières versions des 707 et DC8, et qui royalement poussaient au maximum un peu plus de 5 tonnes unitaires.

Je me rappelle avoir vu maintes fois les KC135 F (en réalité C135F, qui étaient ravitailleurs et cargos) à Avord où j'étais stagiaire dans le milieu des années 80. Et je me souviens avoir chronométré des courses au décollage de l'ordre de 60-70 secondes entre le lâcher des freins et la rotation, dans un raffut phénoménal et une épaisse émission de fumée noire en effet, suivies de pentes de montée, euh, comment dire... plates. :mrgreen: Il n'était pas un hasard que ces avions étaient basés sur des terrains situés dans des régions démunies de relief, le Berry, la forêt landaise et le delta du Rhône, histoire de ne pas gratter le dessous du fuselage sur les cailloux.. :mrgreen:

La remotorisation de ces avions avec des CFM56 qui poussaient pratiquement le double des moteurs originels n'avait pas été un luxe.. :roll:
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par Marc3 »

Merci beaucoup pour vos précisions DC8 & 4T60A (peut être as tu connu le capitaine ou commandant Montagne C135 ?) On logeait dans le même hotel et des discussions passionnantes tard le soir sur leurs avions et missions..
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par froggy »

Le Rapport du BEA en français et avec des photos...


Je n'ai pas connu les 707 (et autres DC8) avec les moteurs d'origine mais, même avec les CFM 56, les DC8 de l'Esterel n'étaient pas des foudres de guerre quand ils partaient en Afrique... Leurs cousins soviétiques par contre avaient gardé leurs moteurs d'origine. Ahhh, les IL86 Pulkovo: un sifflement strident, une fumée noire, ça n'avance pas, ça ne monte pas et les pilotes ne parlent pas vraiment anglais! :lol:

La fois où j'ai eu le plus peur, ça a été avec un 747-200 Cargo avec un callsign Cathay (pas sûr que c'était un vrai CX), aligné au seuil physique en 08L (TORA 4215m). Quand il a passé le seuil - décalé - du QFU opposé (ie 3660m), avec une vitesse sol de +180kt et qu'il n'avait pas commencé la rotation, j'ai cherché le bouton rouge...
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par Bugs »

Merci Froggy pour ce récit impressionnant.
Un vrai régal à lire. On dirait du DC8...!!! :D
Le rapport mathématique entre la surface alaire et le poids du bourdon démontre qu'il lui est impossible de voler. Mais le bourdon l'ignore, c'est pourquoi il vole... (I. S.)
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Message par 4T60A »

Marc3 a écrit : samedi 04 juin 2022 17:58 Merci beaucoup pour vos précisions DC8 & 4T60A (peut être as tu connu le capitaine ou commandant Montagne C135 ?) On logeait dans le même hotel et des discussions passionnantes tard le soir sur leurs avions et missions..
Hello Marc j’ai connu un Montagne, mais sans doute pas le même, le ‘‘mien’’ était radio-navigateur sur Transall C160 à Orléans.. :)
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par 4T60A »

froggy a écrit : samedi 04 juin 2022 21:41 Le Rapport du BEA en français et avec des photos...


Je n'ai pas connu les 707 (et autres DC8) avec les moteurs d'origine mais, même avec les CFM 56, les DC8 de l'Esterel n'étaient pas des foudres de guerre quand ils partaient en Afrique... Leurs cousins soviétiques par contre avaient gardé leurs moteurs d'origine. Ahhh, les IL86 Pulkovo: un sifflement strident, une fumée noire, ça n'avance pas, ça ne monte pas et les pilotes ne parlent pas vraiment anglais! :lol:

La fois où j'ai eu le plus peur, ça a été avec un 747-200 Cargo avec un callsign Cathay (pas sûr que c'était un vrai CX), aligné au seuil physique en 08L (TORA 4215m). Quand il a passé le seuil - décalé - du QFU opposé (ie 3660m), avec une vitesse sol de +180kt et qu'il n'avait pas commencé la rotation, j'ai cherché le bouton rouge...
Euh, si je puis me permettre, j’ai un peu plus de 1000 h de DC8-72 (remotorisé CFM56 donc) et il n’était pas rare que nous soyions limité MLW, voire MZFW, sur nos rotations Afrique avec ces avions. Donc dire qu’ils n’étaient pas des foudres de guerre, c’est à mon avis assez inexact. :roll: :P :wink:
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par DC8 »

un vrai régal à lire. On dirait du DC8...!!! :
Mais non , mais non .. :D

merci Froggy pour le lein BEA qui a le transcript de la bande audio que j'avais entendue a l'epoque. Un point qui nous avait fait bien reflechir a l'epoque, c'est la difference entre les communications de Marseille ,avec des gens parlait (tres) mal Anglais , qui sur tous les 3 (sur les 3 frequences differentes) aucun ne savait comment repondre a un MAYDAY, ou d'appliquer la procedure silence radio,et il n'y a pas de coorrdination entre eux , car Superviseur pas a sa position ..etc..et le contrasrte avec le controleur militaire d'Istres., Bon anglais , calme , professionel, qui aide l'eauipage. A l'ecoute, c'etait flagrant.
Bon cela dit, le gars a istres il n' avait qu'un seul avion a gerer, il avait sans doute deja eu a controler des avions en emergency lors des campagnes d' essais en vol., Ce qui nous rameme toujours a la facon dont les gens etaient entraines a l'epoque...
Cela bien evolue depuis heureusement.
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Re: Constell en Afrique ( 1ere partie)

Message par 4T60A »

N’empêche que 1992, ce n’était qu’il y a 30 ans et donc pas si vieux que ça. Nous autres français avons dû passer pour des charlots à l’esprit des navigants anglo-saxons, et pas besoin de Darmanin pour cela. :roll: Cela dit, l’évolution a dû être assez rapide car j’ai le souvenir d’un vol en 1996 où nous nous sommes déclarés en Mayday 1 heure avant l’arrivée à CDG (fuite sur le seul circuit hydraulique équipant le DC8) et nous avons eu droit à un contrôleur qui nous était dédié jusqu’à la fin de la phase croisière, puis un autre pendant toute la phase d’approche qui nous était dédié également. :)
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