Génial, je ne sais pas
![Embarassed :oops:](./images/smilies/icon_redface.gif)
. C'est juste la réalité !
Tu veux la suite de mes pérégrinations ? La voilà.
ADP, Roissy, Air France : le marketing à la française appliqué par tous !
Ça régresse sévère... en fait.
Départ de CDG dans la nouvelle bétaillère européenne, ce mastodonte volant que le monde entier s'arrache. J'ai la chance de pouvoir profiter de Miles en pagaille, et donc on m'attribue la mention Sky Priority sur toutes les cartes d'embarquement de la petite famille.
Sky Priority, c'est écrit en caractères plus gros que Air France, sur la carte d'embarquement. Ça donne la possibilité de passer dans une file prioritaire à l'embarquement, d'avoir accès aux salons. On n'a pas le temps, on a droit aussi à 100 Euros à claquer dans les boutiques de l'aéroport (on obtient ça en utilisant les parking Premium). Il est inscrit sur les bons cadeaux "utilisable sans restriction dans les boutiques des aéroports de Paris ADP". Première boutique : refus, les bons cadeaux, on connait pas. C'est pourtant une boutique ADP. Deuxième tentative chez un grand sellier français. Il a fallu appeler le siège parisien pour qu'on nous accepte nous bons cadeaux. Ils ne les connaissaient pas... Jolie communication d'ADP qui émet des vouchers sans en informer les commerces qui vont les encaisser...
Les emplettes terminées, on prend la file Sky Priority (on ne va pas bouder notre plaisir, c'est une fois l'an seulement qu'on est un peu privilégiés...). Déjà, la file est désorganisée, mal matérialisée. Une préposée salariée de la compagnie est chargée de vérifier que la file n'est pas utilisée à tort par de méchants usurpateurs ou par des illettrés.
Et vous, vous avez la carte Flying Platinum ?
Bonjour Madame (je commence souvent par Bonjour, j'aime bien...)
Pas sur moi, mais j'ai les cartes d'embarquement marquées Sky Priority. Je lui colle sous le nez.
Vous sortez de là, et vous prenez la file normale ! avec un ton spécial 9-3 insupportable. Il est tôt, et elle est déjà exaspérée.
Bonjour Madame (histoire d'insister et d'obtenir un bonjour... en vain), regardez, il est écrit Sky Pri-O-Ri-Ty, ici.
Ah, ouais, j'avais pas vu, d'habitude c'est pas écrit en bas à droite, mais en haut à gauche. Ok, restez là.
Evidemment, rebelote, dix mètres plus loin, sur le même ton discourtois et agressif.
Je réexplique, et recolle les cartes sous le nez du préposé.
Ah, ouais, restez là. On n'a pas du leur apprendre à maison, que ouais, ça peut se dire oui. Et on n'a pas du leur répéter, à la formation commerciale. Peut-être que le marketing passe par le ouais...
Ouf ! Finalement, la file prioritaire n'a de prioritaire que le nom, ça circule plus vite dans la file normale, ou aucun cerbère ne vient entraver la fluidité de la circulation des passagers.
On s'installe dans la bétaillère. L'A380 au code barres est très loin des paquebots volants aménagés par les compagnies du moyen Orient ou asiatiques. C'est juste une bétaillère avec un escalier en colimaçon dans la queue. Les sièges de la classe Economy (on ne peut pas être en First, on est en famille, on n'a pas les moyens !) sont raides, inclinaison ridicule, et un de nos quatre sièges est déjà bloqué...
Le système de vidéo interne a planté quatre fois pendant le vol. Les PNC ont contenu une révolte des 540 passagers qui ont pu voir 4 fois les 40 premières minutes de leurs films préférés. Ceux qui s'ennuyaient devant The Artist, ils s'en foutaient, de toutes façons, ce truc monté en épingle est d'ennui mortel. On espère que les disques durs qui gèrent les électrons envoyés aux gouvernes par les cochers sont plus stables, et ne nécessitent pas d'être rebootés sans cesse !!!
A l'arrivée de l'autre côté de l'Atlantique, trois gros porteurs déversent simultanément leurs passagers. Près de 1200 pax convergent vers les douanes. Trente postes de douane armés en double, ça fait 60 douaniers. L'interrogatoire et la vérification sont bien rodés, et ça dépote. On n'attend pas, on marche dans le serpentin grand comme un terrain de foot, et on arrive jusqu'au douanier sympa et pro. Fluide.
Bien sûr, les bagages sont répartis sur plusieurs tapis, et là non plus, on n'attend pas plus qu'en descendant d'un avion de transport régional dans un aéroport perdu dans le Limousin.
A Roissy, que le monde entier retient comme un non-sens, le pire exemple de ce que bordel et médiocrité peuvent représenter, on a droit à une organisation toute française, très différente.
Trois gros porteurs dégueulent du vacanciers entre 6h30 et 7h15. A nouveau, entre 1000 et 1200 touristes. Le bétail est vulgairement débarqué dans un couloir de 4 mètres de large. En trois minutes, c'est plus bouché que l'A4 un samedi soir vers Paris.
Bien sûr, il y a ceux qui sont crevés, ceux dont les vacances se terminent (une majorité) et qui sont de mauvaise humeur à l'idée de retrouver leurs patrons, leurs messageries engluées par 643 emails dont 620 inutiles, les rares étrangers qui visitent la France et n'ont pas préféré Air Leur Pays ou Mon Etat Airlines, ceux qui courent vers leurs correspondances déjà ratées, les passagers à mobilité réduite qu'on doit pousser en fauteuil et dont certains ont aussi raté leurs correspondances. Et puis, à contre sens de tout ce merdier, les employés au sol qui doivent crapahuter jusqu'aux avions pour accomplir leur mission. Eux, ils ont l'habitude et poussent comme le pilier de boîte de nuit qui sait atteindre le bar sans attendre. Ça pousse et ça bouscule.
Bien sûr, les premiers noms d'oiseaux se font entendre. Quelques doigts d'honneur apparaissent...
On est bien de retour au pays, ça ne fait aucun doute. L'avantage, c'est qu'à peine les vacances terminées, on rêve déjà des prochaines !
Enfin, après 1h de bousculade façon stade du Heysel ou presque, on arrive à un écran plat qui indique fièrement "Temps d'attente 3 minutes".
30 minutes plus tard, on découvre 7 douaniers. Pas 77, mais 7, sept, la moitié de 14, de quatorze.
Et là, ça contrôle rien, mais ça n'avance pas. Pourquoi 7 ? Pourquoi avoir 4 postes non armés ? Peut-être en raison de la veille de la Fête du Travail...
Pour les bagages, même rengaine. Un seul tapis, pas de recul. On se croirait dans un aéroport créé la veille qui découvre le transport de masse.
Je passe sur l'état du sol à la limite du dégueulasse, et aux chiottes de l'aéroport qui n'ont pas vu d'agent d'entretien depuis... depuis longtemps.
Ah, comme il est bon de comparer, et comme c'est désagréable aussi de voir qu'ailleurs, on sait faire dans la courtoisie, l'organisation, la bonne humeur et l'efficacité...
Je ne crache pas dans la soupe : je bouffe les Miles qui m'ont été offerts, sur différentes compagnies, et du coup, je compare !